Ce qui suit est une transcription du discours de l’honorable Pierre Poilievre du 4 mars 2025. Le discours a été révisé pour des raisons de longueur. Seul le discours prononcé fait foi.

À 0h01 aujourd’hui, le président Trump a trahi le meilleur ami des États-Unis.

Mon message au président est le suivant : On va défendre les Canadiens et notre économie, et on va mettre le Canada d’abord.

Oui, notre économie va en souffrir. Mais la vôtre aussi. Les travailleurs américains en paient déjà le prix. Les prix de l’essence aux États-Unis sont plus élevés pour vos consommateurs. Bientôt, vos travailleurs vont commencer à perdre les emplois qu’ils avaient en transformant des matières premières canadiennes, ou en vendant aux consommateurs canadiens. 

Et c’est que le début. Les Canadiens sont lents à se mettre en colère et rapides à pardonner. Mais une fois provoqués, on riposte. Et on va riposter massivement. 

Je m’adresse maintenant aux millions de Canadiens inquiets après l’attaque contre notre économie par le président Trump avec des tarifs injustifiés.

Aux travailleurs de l’automobile. Aux travailleurs forestiers. Aux travailleurs de l’acier et de l’aluminium. Aux travailleurs des mines et de l’énergie. Aux camionneurs. Aux agriculteurs. Et à tous les Canadiens qui travaillent fort chaque jour pour produire les biens qu’on vend aux États-Unis et ailleurs dans le monde.

Je vais me battre pour vous. Je vais me battre pour votre emploi, pour votre famille, pour que vous puissiez acheter et payer une maison, et pour votre retraite.

Je vais me battre pour mettre le Canada d’abord.  

Avant l’entrée en vigueur de ces tarifs hier soir, vous n’auriez probablement pas pu imaginer que la situation allait empirer.

Avant ces tarifs douaniers, les choses étaient déjà difficiles pour vous. 

Vous vous demandez comment vous allez payer le loyer qui n’arrête pas d’augmenter, ou même d’acheter une maison, après que les coûts ont doublé durant les dix dernières années, augmentant plus au Canada que dans tout autre pays du G7.

Vous avez réduit votre alimentation, parce que les prix du panier d’épicerie ont augmenté 37 % plus vite au Canada qu’aux États-Unis durant les cinq dernières années. Vous faites peut-être déjà partie des deux millions de personnes qui ont fait la file dans les banques alimentaires, un nombre qui avait plus que doublé avant même l’application de ces tarifs. 

Vous avez probablement remarqué que votre salaire n’augmente pas assez vite pour suivre l’inflation record, après que le Canada ait connu la pire croissance économique du G7 depuis la COVID.

Peut-être avez-vous déjà remarqué que votre entreprise a transféré des emplois aux États-Unis avant les droits de douane, alors que des PDG égoïstes privilégient leurs actions avant votre emploi, et qu’un demi-billion de dollars d’investissements ont quitté le Canada durant les dix dernières années.

Et maintenant, ceci.

Mais je suis ici avec un message d’espoir.

On va surmonter cette attaque contre notre économie.

Et j’ai un plan pour y arriver. 

Premièrement, on doit riposter en ciblant les produits américains dans l’ordre suivant :

A) Les produits qu’on fabrique nous-mêmes

B) Les produits qu’on n’a pas besoin

C) Les produits qu’on peut acheter auprès d’autres pays 

Deuxièmement, les contre-tarifs NE DOIVENT PAS être une source de revenu pour le gouvernement. La quasi-totalité des tarifs douaniers perçus devrait être consacrée à couper les taxes et les impôts, avec une partie mise de côté pour venir en aide aux travailleurs les plus durement touchés par la guerre commerciale. Aucun de ces fonds ne devrait être affecté à de nouvelles dépenses ou programmes gouvernementaux qui ne sont pas liés à la guerre commerciale. On ne doit pas permettre aux politiciens d’utiliser cette crise de manière malhonnête pour se lancer dans une nouvelle frénésie de dépenses alimentée par la dette et l’impression de monnaie, qui va faire augmenter l’inflation et va détruire davantage notre classe ouvrière.

Troisièmement, on doit immédiatement couper les taxes et les impôts sur le travail, l’investissement, l’énergie et la construction de logements. Ça va neutraliser l’effet des tarifs douaniers et déclencher de grands investissements qui va ramener la production et la souveraineté économique chez nous. C’est évident qu’on doit commencer par supprimer la taxe libérale sur le carbone, la taxe de vente sur les maisons neuves, la hausse de la taxe libérale sur les gains en capital et réduire les impôts sur le revenu, pour que le travail soit à nouveau payant.

Quatrièmement, on doit immédiatement abroger la loi libérale interdisant les pipelines, c’est-à-dire C-69, pour permettre la construction de projets. On doit donner le feu vert aux GNL, y compris GNL Québec. Les Québécois veulent GNL Québec. Et moi, je vais donner le feu vert à GNL Québec et à d’autres projets. Je le dis fièrement en français. Je suis pour les pipelines. Je le dis en français. Je le dis en anglais. Je le dis à travers le Canada. On va bâtir les pipelines. Ou bien les autres partis vont continuer de donner notre pétrole à des prix plus bas à Donald Trump. On va aussi donner le feu vert aux mines et aux centrales d’électricité. Il faut accélérer les choses. 

Cinquièmement, savez-vous quel secteur Donald Trump ne contrôle pas ici au Canada ? La construction de logements. C’est une industrie locale, chez-nous, qui crée des millions d’emplois. Déclenchons le plus grand boom de la construction de logements en supprimant immédiatement toutes les paparasses et les taxes sur la construction. Ça va aussi aider notre secteur du bois d’œuvre qui a été attaqué par les menaces environnementales des libéraux et les droits de douane sur le bois d’œuvre de Joe Biden.

Sixièmement, rassemblons les provinces pour éliminer les barrières commerciales et créer une économie nationale de libre marché.

Septièmement, on doit fermer nos frontières aux criminels, aux drogues et aux fusils illégaux et reconstruire notre armée pour affirmer notre souveraineté et notre force dans le monde.

Toutes ces choses – couper les taxes et les impôts, bâtir des logements et des pipelines, réparer le budget, stopper les crimes – étaient de grandes idées conservatrices avant les tarifs douaniers. Elles sont absolument nécessaires maintenant. 

Mais rien de tout ça ne s’est produit au cours des 100 derniers jours qui ont suivi les menaces de tarifs douaniers. 

Regardez derrière moi : le Parlement est fermé.

La taxe carbone, qui détruit des emplois, est toujours en place.

La taxe de vente s’applique toujours aux nouvelles maisons. 

La loi interdisant les pipelines est toujours en place.

Les déficits massifs et inflationnistes sont toujours en place.

Aucune loi n’a été modifiée, aucun impôt n’a été réduit, aucune mesure n’a été prise pour nous libérer de l’emprise de Trump et des États-Unis.

On a besoin d’un changement. Et on va changer les choses.

Ça va être difficile. 

Mais bâtir le Canada a été difficile et les Canadiens sont forts.

On va reconstruire notre pays, et rétablir sa promesse.

Le Canada va être autonome, souverain et indépendant. On va récompenser le travail, libérer les entrepreneurs, récolter nos ressources, fabriquer nos propres biens, commercer entre nous, bâtir des logements pour nos jeunes, reconstruire nos frontières et notre armée, honorer notre histoire et hisser notre drapeau. 

Ce qui nous unit, c’est la promesse du Canada. 

Que n’importe qui, de n’importe où, peut accomplir ses rêves. Où travailler fort vous permet de mener une belle vie, dans une belle maison, dans un quartier sécuritaire, protégé par une frontière solide et des soldats courageux, sous notre fier drapeau. Pour préserver ce drapeau et sa promesse, on doit travailler ensemble, se battre ensemble et gagner ensemble. 

C’est ça mettre « Le Canada d’abord ». Parce que notre pays vaut la peine qu’on se batte pour lui. Pour les Canadiens. Pour notre terre. Pour notre maison commune. Pour le Canada d’abord, maintenant et toujours. Ramenons le gros bon sens, chez nous.